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Un stage au cœur de la réalité malienne

Des étudiantes du Département de service social et de l'IRECUS se rendent au Mali dans le cadre d'un projet de deux mois

Les entreprises collectives et le microcrédit connaissent un essor important au Mali.
Les entreprises collectives et le microcrédit connaissent un essor important au Mali.
Photos : Carrefour de solidarité internationale

16 août 2007

Robin Renaud

L'émergence du microcrédit dans les pays en développement ouvre de nouvelles possibilités aux collectivités locales. Au Mali par exemple, des associations de femmes peuvent y recourir pour mener divers projets ou démarrer de petites entreprises. Cependant, qu'en est-il quand des villageoises peu scolarisées, voire analphabètes, doivent régler des formalités administratives et présenter des demandes écrites pour monter un projet?

Quatre étudiantes de l'UdeS sont arrivées au Mali le 12 août pour prendre part à un stage de coopération internationale et se familiariser à ce genre de problématique.

Deux des participantes, Karolyne Boulanger et Mary-Dave Guiateu, sont des étudiantes à la maîtrise au Département de service social, tandis que les deux autres, Lu Yang et Martine Vaillancourt, sont rattachées à l'Institut de recherche et d'enseignement sur les coopératives (IRECUS).

Le projet vise à permettre aux fédérations paysannes maliennes de bénéficier des expertises canadiennes dans le domaine du développement local. Les participantes auront pour tâche de renforcer la société civile, particulièrement les fédérations paysannes, afin qu'elles contribuent au développement local de façon transparente et démocratique. Le projet touche 15 fédérations paysannes regroupant 270 villages ayant une population estimée de 200 000 personnes.

Les zones d'intervention touchées par le projet au Mali sont Dioïla et Boidié, deux villages qui bénéficient déjà de l'appui financier du Carrefour de solidarité internationale.

«L'objectif plus spécifique de l'IRECUS est de connaître le volet économique au Mali, surtout qu'on y retrouve des structures d'entreprises collectives semblables à celles des coopératives d'ici. Donc, on veut en savoir plus sur les similitudes et les différences entre ces entreprises collectives et les coopératives au Québec», explique la stagiaire Lu Yang.

«De plus, dans les fédérations maliennes, le microcrédit aide beaucoup de gens à sortir de la pauvreté. Il s'est développé rapidement ces dernières années, et il a un impact significatif sur le développement communautaire. On aimerait savoir comment et pourquoi le microcrédit est développé. On aimerait connaître davantage son impact sur la société», poursuit-elle.

La tâche de Lu Yang sera notamment de recueillir des données, de mener les entrevues et d'aller chercher le plus d'information possible sur le terrain.

Quête d'autonomie

Pour les étudiantes en service social, les interventions vont se faire d'une part auprès des associations de femmes présentes dans les villages, et d'autre part auprès des fédérations paysannes qui réunissent des représentantes provenant de plusieurs régions, explique Karolyne Boulanger, finissante à la maîtrise : «Sur le plan local, par exemple, il pourra s'agir d'accompagner les femmes dans la planification d'activités. Pour plusieurs de ces femmes, la gestion des activités se fait au jour le jour. Elles sont souvent peu habituées à une gestion à plus long terme, sur quelques mois ou quelques années. Les activités des associations sont très diversifiées et peuvent toucher au domaine économique avec la création de petits commerces, aux services d'éducation et de santé ou encore à l'organisation de fêtes», explique-t-elle. «Au sein des villages, des femmes très dynamiques agissent comme leaders dans les groupes, poursuit la stagiaire. Cependant, elles sont souvent moins scolarisées que les hommes et il leur est donc plus difficile de mener des démarches administratives pour leurs associations. Nous leur proposerons des façons de faire pour organiser leurs projets et les rendre davantage autonomes, notamment pour financer leurs activités.»

Le séjour des stagiaires se déroulera jusqu'en octobre, après quoi l'ONG malienne Kilabo assurera un suivi auprès des communautés visitées. Certaines des stagiaires profiteront également de leur séjour au Mali pour mener un projet d'études sur le terrain.

Le professeur associé Clément Mercier collabore également au projet financé par l'Agence canadienne de développement international. Le projet a l'appui du Carrefour de solidarité internationale de Sherbrooke et de l'organisme malien Kilabo. Il compte aussi sur un partenariat associant le Département de service social de l'UdeS, l'IRECUS ainsi que la Coopérative de solidarité en soins et services La Clé des champs de Saint-Camille.